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L'excentrique

5 points à retenir

Loi  : Loi Neuwirth sur la contraception (1967), loi garantissant le principe « à travail égal, salaire égal » (1972), Loi Veil (1975), réintroduction du divorce par consentement mutuel

 

Citation : Simone Veil : « Ma revendication en tant que femme c'est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m'adapter

au modèle masculin. »

Simone de Beauvoir : « Une femme libre est exactement le contraire d’une femme légère ».

 

Style : Pantalon pattes d’eph

 

Peoples : Farah Fawcett, ABBA, Village People, Dalida, Claude François, Bee Gees, John Travolta

 


Créateurs  :


Yves Saint-Laurent, Thierry Mugler,

Jean-Charles de Castelbajac, Vivienne Westwood

 Un bouleversement culturel

Dans la lignée des progrès réalisés dans les années 1960, les « seventies » marquent une étape supplémentaire  dans l’émancipation des femmes. Un tournant majeur, à la fois sur le terrain politique et idéologique. Cette décennie rime avec un bouleversement des moeurs, des traditions et des stéréotypes. Un style vestimentaire en est le symbole absolu: le style hippie.

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Le mouvement punk

 

 

 

 

Le mouvement hippie n’a pas fait que des émules. En contre-courant d’une génération qui danse sur des rythmes apaisants, une autre partie de la jeunesse du début des années 1970 s’essaye à un son plus dur. Anarchique, anti-système, anti-conformiste…les valeurs fortes de ce nouveau mouvement se retranscrivent dans la mode vestimentaire.

Tee-shirt lacérés, jeans droits élimés à revers, zips, cuir, chaînes, le tout ponctué d’une crête iroquoises sur la tête…l’attirail atypique du style punk tranche radicalement avec le look hippie. 

 

 

Cette tendance participe à sa manière à l’émancipation des femmes. Le mouvement Punk poursuit cette tendance aux vêtements asexués. Le style punk se caractérise par des habits unisexes qui rendent compliquée la distinction entre homme et femme. Un pas supplémentaire pour les femmes qui se détachent de leur simple rôle de génitrice que leur a imposé la société durant des décennies. Le symbole est d’autant plus fort que la mode punk tire ses origines d’une femme: Vivienne Westwood. Une styliste anglaise mariée à Malcolm McLaren, producteur des Sex Pistols, groupe vedette qui va exposer aux yeux du monde entier ses créations. La britannique bouleverse un peu plus les codes de la mode en s’inspirant des vêtements fétichistes. Preuve d’une sexualité débridée qui n’est plus un tabou. Vivienne Westwood et son mari ouvrent une boutique de vêtements de prêt-à-porter à Londres en 1974 baptisée Sex. Un nom sobre mais évocateur. Les tenues en cuir et latex se popularisent chez une partie de la société. Le style fétichiste et sexy de la mode punk participe à cette libéralisation sexuelle des femmes à une époque où la loi sur la contraception, voté en 1967, prend réellement effet. 

 

 

Hippie, disco, punk…les années 1970 ont marqué le siècle dernier par leur audace. Une époque charnière pour l’émancipation des femmes au niveau politique, culturel et idéologique.  Plusieurs lois et réformes importantes ont joué un rôle déterminant pour la condition féminine, telle que la la Loi Veil  sur l’IVG (Interruption volontaire de Grossesse) en 1975. Cette décennie a fini d’achever les traditions déjà fragilisées dans les années 1960 en s’appropriant le symbôle absolu de la masculinité: le pantalon. Les « seventies » sonnent comme une nouvelle victoire pour les femmes qui ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.

 

 

 

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Le mouvement hippie



Apparu dès le milieu des années 1960 à San Francisco aux Etats-Unis, le phénomène hippie enfle à partir de 1967 en France. Les évènements de Mai 68 rendent visible le succès du mouvement. La génération issue du Baby-Boom et de l’après guerre défile dans la rue pour se défaire des barrières conventionnelles et lutter contre la société de consommation. La mode devient un outil, un objet de « non-conformisme ». Plus encore que les hommes, les femmes profitent de ces manifestations pour se faire entendre. Faire valoir leurs droits. Continuer leur lutte pour l’égalité des sexes après l’obtention du droit à la contraception en 1967. Mais la mode ne joue pas un rôle déterminant dans l’acquisition de nouveaux droits pour les femmes. Toutefois, elle constitue la principale arme sur le plan idéologique et culturel.. 



Le mouvement hippie est avant tout un mouvement contre-culturel où l’individu exprime son rejet des stéréotypes grâce à la liberté de se vêtir comme il l’entend. Françoise Thébaud, historienne spécialiste de l’histoire des femmes admet le rôle prépondérant de la mode. « Cette suppression des différences des sexes dans la mode a accompagné l’évolution, à la fois des mentalités et des droits des femmes. » Elément essentiel avec le style hippie, il n’existe pas de distinction entre les hommes et les femmes. À cette époque, au niveau vestimentaire, les femmes ne s’imposent plus aucune limite. Les jeunes étudiantes qui militaient en Mai 1968 adoptaient des couleurs vives, des imprimés fleuris et portaient aussi bien la mini-jupe, la tunique indienne que le pantalon.



Un vêtement estampillé masculin dont l’acceptation pour les femmes dans les moeurs françaises ne s’est pas faite sans mal. Le pantalon représentait la virilité, la masculinité. Le port d’un tel habit pour les femmes est synonyme de travestissement.  Une ordonnance de la Préfecture de Paris du 7 novembre 1800 interdisait aux femmes de se « travestir en homme ». Pourtant, en janvier 2013, cette ordonnances n’est qu' « implicitement abrogée » d’après Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. L’ordonnance serait rendue caduque par la signature du Préambule de la Constitution de 1946, garantissant l’égalité des sexes. 



Ainsi, la palette vestimentaire des femmes s’agrandit avec des vêtements unisexe: jean, pantalon évasés, sous pull, tee-shirt imprimés etc. Les femmes expriment clairement leur désir de liberté à travers leur garde robe. Avec la possibilité de choisir entre un vêtement fonctionnel comme le pantalon ou un vêtement plus élégant, plus féminin tel que la jupe ou la robe. «La mode traduit toujours des avancées ou des reculs.», constate Françoise Thébaud. Le mouvement hippie a permis de bouleverser les codes établis et de sortir la femme de son statut d’ « objet » destinée à la maternité. Mise en confiance par leur vêtement, les femmes reprennent le contrôle de leur corps, expriment leur personnalité et reflètent l’image qu’elles désirent.                                                              « Peace and love ».

Interview de Chrstine Bard

Professeure des universités (histoire contemporaine, Université d’Angers) et directrice de la Maison des sciences humaines à Angers, elle est aussi membre du CERHIO à l'université d'Angers, et membre du Centre d'histoire de Sciences Po (Paris), où elle est directrice de recherche. L’historienne française est l’auteur du livre « Une histoire politique du pantalon », retraçant tout les évènements qui ont conduit les femmes à s’approprier le vêtement le plus masculin.

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                                              Le mouvement disco




L’audace des femmes à la fin des sixties laisse place à l’extravagance avec les débuts du disco dès 1973. Le style disco emprunte beaucoup aux styles vestimentaires des figures musicales de l’époque: ABBA, Bee Gees, Village People ou encore Dalida et Claude François pour la France. L’apogée de cette mode haute en couleur intervient quelques semaines après la sortie au cinéma de Saturday Night Fever en 1977. Toute la jeunesse n’a plus qu’une idée en tête: imiter John Travolta..



Pour les femmes, il s’agit d’une période de liberté totale où elles osent tout. Paillettes à gogo, motifs imprimés, chemises colorées, couleur très vives (jaune, orange, rouge, rose, bleu électrique vert pomme), chaussures plateformes et le fameux pantalon pattes d’eph. Le pantalon, surtout le jean gagne une place importante dans les gardes robes féminines. Il représente un formidable outil d’égalité homme/femme et devient le vêtement privilégié de la vie quotidienne pour des femmes déjà pleinement engagées dans la vie active. En France, son intégration dans les moeurs s’est faite lentement. Pour le monde entier, les françaises représentent le charme, la féminité et l’élégance. L’Hexagone brille par ses maisons de haute couture (Dior, Channel). Mais les années 1970 marquent un tournant majeur dans l’industrie de la mode avec l’avènement du prêt-à-porter. À cette époque, les créateurs de mode se multiplient avec l’arrivée de maisons comme Kenzo, Thierry Mugler et Jean-Charles de Castelbajac. La société modifie son mode de consommation et se tourne vers une solution moins coûteuse. De nombreuses maisons de luxes ferment leurs portes à cette époque.



D’autres s’adaptent à l’image de Yves Saint-Laurent qui fût l’un des premiers à saisir l’importance du pantalon pour les femmes. « L'idée d'une femme en costume d'homme n'a cessé de grandir, de s'approfondir, de s'imposer comme la marque même d'une femme d'aujourd'hui. Je pense que, s'il fallait représenter la femme des années 1970 un jour dans le temps, c'est une femme en pantalon qui s'imposerait car… le pantalon est devenu une des pièces maîtresses de la garde-robe de la femme moderne. ».  Ancien de la maison Dior, Yves Saint-Laurent a eu un rôle actif dans le changement des mentalités et le bouleversement des codes vestimentaires. Son plus grand fait d’arme: la création du smoking pour femme dès 1966. Pour le couturier français, les femmes peuvent être élégantes quelque soit le vêtement qu’elles portent. « L'élégance ne serait-elle pas l'oubli total de ce que l'on porte? » Cette phrase résume l’idéologie qui règne durant la période disco. Les femmes sont libres d’adopter le look qui leur correspond et non celui dicté par leur genre. Le magazine mensuel féminin Le Jardin des modes écrit en 1970 : « La hiérarchie fait place à la diversité et le vêtement devient vraiment pour chacun l’expression de sa  personnalité ».



Cette liberté gagnée pour les femmes leur donne la confiance de s’affirmer d’avantage. Dans la continuité des évènements de Mai 1968 apparaît le mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970. Ce mouvement féministe multiplie les manifestations en tout genre. Plus d’une quarantaine de femmes n’avaient pas hésité à s’enchaîner devant la prison de la Petite Roquette pour imager leur destin cloisonné. Mais c’est le manifeste des 343 publié dans Le Nouvel Observateur le 5 avril 1971 qui fait voler en éclat un tabou: l’avortement. Illégal à cette époque, 343 françaises déclare et signe la pétition «Je me suis fait avorter». dont des célébrités tel qu’Yvette Roudy ou Catherine Deneuve. Ce manifeste, rédigé par Simone de Beauvoir est à l’origine 4 ans plus tard de la réforme orchestré par Simone Veil. L’interruption volontaire de grossesse dite loi Veil, voté le 17 janvier 1975 autorise les femmes à avoir recours à l’avortement. Une avancée majeure pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Même s’il faudra attendre 1979 pour obtenir une application totale.

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" Cette suppression des différences des sexes dans la mode a accompagné l’évolution, à la fois des mentalités et des droits des femmes.",

Françoise Thébaud

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" La hiérarchie fait place à la diversité et le vêtement devient vraiment pour chacun l’expression de sa  personnalité ",

Le Jardin des modes

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