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L'Ambitieuse

5 points à retenir

Style : Naissance du style sobre de l’executive woman


Loi Roudy : Texte sur la parité du travail homme femme en 1983


Peoples : La décennie voit la starification des top models comme Claudia Shiffer et Naomi Campbell. Véritable icône, Inès de la Fressange incarne une nouvelle image de la femme, puissante.


Citations célèbres : « Le smoking (crée pour les femmes) a été pour moi l’occasion de donner le pouvoir aux femmes en leur offrant ce costume d’homme si symbolique. » Yves Saint Laurent

INSTRUCTIONS

Créateurs :  Jean-Paul Gautier, Azzedine Alaïa, Thierry Mugler… La marque Barbara Bui se fait aussi une place dans la mode en glamourisant l’image de l’executive woman.

" Elle est baisable ", " elle est bonne "…




Alors que les cadres essayaient de faire leur chemin dans ce monde masculin, les politiciennes tentaient de gagner leur place au sein de la politique.



Temple de la démocratie, l’Assemblée Nationale refusait à l’époque les femmes en pantalon. 

Loin d’être la première et la dernière femme politique, Michele Alliot Marie a opté tout au long de sa carrière, un style vestimentaire masculin. Sérieuse et appréciant l’autorité, la jeune femme de 26 ans se rend pourtant en 1972 à l’Assemblée Nationale, en pantalon. Avec son tailleur, la jeune conseillère au cabinet d’Edgar Faure, ministre des affaires sociales, se voit barrer l’entrée de l’Assemblée Nationale par un huissier. Elle lui répond alors : « Voulez-vous que je l’enlève ? ».



Après cette revendication, le port du pantalon n'est pourtant pas allé de soi. Quinze ans après, Elisabeth Guigou bataillait encore pour en banaliser l'usage. Ce n’est qu’en 1997, au cours du gouvernement de Lionel Jospin que les femmes sont autorisées à endosser l’habit du politique.

Ainsi, les femmes commençaient à s’émanciper et à revendiquer leur statut de politiciennes. Pour la politologue Catherine Achin, « symboliquement, c’était dire je suis une professionnelle politique, une députée, un ministre comme les autres et je m’habille comme je veux. »

En 2015, elles n’étaient que 151 sur 577 députés, soit un quart des élus. Pourtant, au cours de ces dernières décennies, les femmes s’intègrent peu à peu à la société. Après avoir conquis le droit de travailler, le droit d'avoir un compte bancaire sans l'autorisation de leur mari, de disposer du droit à l'avortement et à l'égalité salariale, elles peuvent à présent choisir de porter une robe ou un pantalon au sein de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale. 



Au cours des années 2000, de nombreuses femmes politiques comme Nathalie Kosciusko Morizet, Rachida Dati ou encore Ségolène Royale, ont osé être plus féminines en portant le plus souvent des robes ou des jupes.

Selon Christine Barde, historienne française et écrivaine d’Une histoire politique du pantalon, « c’est une manière d’exprimer un certain féminisme, conscient ou inconscient, de mettre en avant une identité féminine. » 

En 2012, élue à l’Assemblée Nationale avant d’être nommée ministre, Cécile Duflot s’est faite huer pour avoir porté une robe blanche à fleurs bleues. Une situation dont se souvient Sébastien Denaja, député de l’Hérault : « il y avait des sifflets sur les bancs de l’opposition parce qu’elle était en robe. Pourtant c’était une robe classique. Il n’y avait ni décolleté, ni échancrure dans le dos. Finalement, on ne comprenait pas pourquoi il y avait eu ces remarques. » Si Véronique Massoneau, députée écologiste de la Vienne, se souvient de cet acte sexiste c’est surtout pour la manière dont avait réagit Cécile Duflot. Avec beaucoup d’humour, la députée reprenait son discours en lançant un : « Mesdames et manifestement messieurs ». 

Mais quoique les politiciennes choisissent de porter, robes, pantalons ou jeans, leur choix vestimentaire leur est toujours reproché.




Padding : rembourrage des épaules dans un vêtement (Définition du dictionnaire Larousse)

Surnoms et propos sexistes sont ancrés dans le monde du travail. Aujourd’hui encore, les cadres subissent fréquemment ce genre de remarques, focalisées sur l’intellect et sur le physique. De nombreuses femmes actives témoignent alors de ces propos sur des sites tel que Projet365 : « Tu ferais mieux de prendre exemple sur Melle un tel, elle au moins elle sait mettre des jupes et des décolletés. », « Tu devrais mettre une jupe, on te prendrai plus au sérieux… », « À quand les jupes obligatoires ? hein, Emilie ? » Mais elles racontent aussi leur histoire sur le courrierdescadres.com. À 42 ans, Michelle Jean-Baptiste, avocate en droit de l’Internet, affirmait qu’en se rendant à une réunion pédagogique, l’un des participants lui avait dit : « Ce chemisier te va à ravir ». Compliment ou non, le propos a été réitéré à plusieurs reprises lors de discutions sérieuses. 



Loin d’être la seule à subir ce genre de remarques, Marie-Pierre Doutriaux montre que ces réflexions sont banalisées. Avant de monter son entreprise Marie en Mai, cette femme de 52 ans travaillait dans l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. À l’époque, son patron et ses collègues lui disaient : « Tu y vas, tu n’as qu’à mettre un beau décolleté ou une jupe. » Dit avec sourire, le propos est tout de même violent.



Par ailleurs, dans son rapport de 2015, le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP) confirme que 80% des femmes salariées sont régulièrement confrontées à des attitudes ou à des décisions sexistes. Et bien que le nombre de femmes cadres est peu élevé en France, soit 39%, cela n’a pas empêché à certaines de diriger de grandes entreprises. À 48 ans, Fabienne Dulac prend la tête d’Orange France et Delphine Ernotte-Cunci le groupe audiovisuel public France Télévisions. L’ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal, Elisabeth Borne, décide quant à elle de prendre la direction de la RATP en mai 2015.

" Cocotte ", " ma puce ", " pire qu' un homme ",                 " Barbie "

Alors que les années 80 marquent la naissance du mythe de l’executive woman, l’ère du fric et de la frime en matière de mode fait son apparition. Les looks osés et excentriques hauts en couleurs contrastent avec le style sobre de la femme moderne. Tailleur aux paddings proéminents, jupe tulipe et talons noirs, les femmes tentent encore de gagner leur place au sein de la société.

Cadres, politiciennes ou militaires, toutes, ont porté l’uniforme au cours de leur carrière, mais à quel prix ?


                 À Savoir



" Pourquoi l’allégorie de la République est-elle une femme ? "



Selon le sociologue Éric Fassin, l’allégorie de la République est une femme car la femme est allégorique. Elle serait située du côté symbolique plutôt que de la réalité. Le pouvoir, lui, serait du côté des hommes.


" Allons boire à nos femmes, à nos chevaux et à ceux qui les montent. " (Citation de Jacques Chirac en déplacement en Mars 1992, pour soutenir la candidature de Jean-Louis Debré aux élections législatives.)

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En 1972, les hommes et les femmes de l’armée possédaient des droits égaux mais un long chemin restait à parcourir pour les femmes militaires. En 2014, l’armée française ne comptait que 15,4% de femmes, soit deux fois plus qu’en 1995… Un chiffre peu élevé qui fait de la France, la 4ème armée la plus féminisée au monde.

Et alors que les militaires portent l’uniforme masculin, elles ne sont pas pour autant bien accueillies, au contraire. Trop bavardes pour la « grande muette », certaines ont décidé de témoigner du harcèlement auquel elles étaient confrontées quotidiennement. 

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Pour les définitions, survolez la chaussure.

" Jamais de sac A main ! "

« On ne veut pas de femme ici, on va te briser. Les femmes ne sont faites que pour faire le ménage et être engrossées. », témoigne Céline, 29 ans, ex chasseur de lapins à Axelle de Russé. 

En 2014, La Guerre invisible levait le voile sur les violences sexuelles commises dans l’armée.  Un an plus tard, sortait un rapport du Sénat dévoilant les difficultés d’être une femme dans ses rangs. 

Lieutenant, commandant ou encore colonel, les femmes militaires doivent encore aujourd’hui batailler pour être respectées et pour obtenir des postes de hauts rangs. Durant ces prochaines décennies, les militaires devront donc encore se livrer à un double parcours du combattant…

Alors que certaines disent oui à la séduction, d’autres renoncent à leur féminité en oubliant les décolletés, les jupes et les talons pour un style vestimentaire masculin. Vêtements passe-partout, couleurs gris muraille ou bleu marine, leurs permettent de passer inaperçues et surtout de ne pas subir de remarques sexistes sur leur tenue jugée parfois trop féminine. Certaines politiciennes ont ainsi changé leur manière de s’habiller malgré elles comme Véronique Massonneau : « D’habitude je suis coquette et j’adore porter des robes avec de beaux décolletés mais je ne le fais plus. Parfois je me fais la réflexion. Je me dis : « tiens je vais mettre un tailleur aujourd’hui. Comme ça je vais être tranquille. » »

Malgré cet effort vestimentaire, les remarques sexistes des députés se font entendre. En Octobre 2013, alors que Véronique Massonneau prenait la parole pour défendre un amendement sur la loi sur les retraites, Philippe Le Ray, député du Morbihan, la caquetait. Aux côtés de la députée, Sébastien Denaja, véritable féministe, s’est joint à l’ensemble des femmes, notamment de la majorité pour boycotter la séance suivante sur les questions gouvernementales.

Coïncidence ou non, Philippe Le Ray était avant d’être député, un éleveur de volailles…




En France, A Paris…




Dans la ville Lumière, alors que les hommes descendent dans l'arène politique en costume, les femmes peuvent se conformer à des codes masculins ou féminins. Les politiciens et politiciennes français doivent ainsi respecter un code vestimentaire strict contrairement aux autres pays. Alors que dans les réunions internationales telles que le G8, nous voyons Barack Obama et Vladimir Poutine en polo ou en tenue sportswear, François Hollande se présente en cravate.



Et alors que les femmes politiques veulent sans nul doute recevoir des conseils vestimentaires pour s’habiller sans subir de propos sexistes, Roselyne Bachelot a obtenu une réponse. Lors d'un voyage officiel du couple Clinton à Paris, la députée en profitait pour demander à Hilary, « Quel conseil donneriez-vous à une femme qui fait de la politique? ». Et bien mesdames, la réponse de la First Lady a été tout simplement mais sûrement :

« Jamais de sac à main ! »


La grande muette : Nom donné avant 1945 à l’armée active, en raison des restrictions apportées par la loi aux libertés individuelles des militaires (droits de vote, d’association, d’expression, etc.). (Définition du dictionnaire Larousse)

" Pour les femmes, se faire une place dans les armées ne va pas de soi. ",  estimait un rapport de la délégation des droits des femmes du Sénat.

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Interview de Charlotte Rotman, journaliste chez Les Jours

Ancienne journaliste chez Libération, Charlotte Rotman travaille dans le monde de la politique.

Et alors que le sexisme ronge la politique, elle publie un livre intitulé : Retourne à la maison.

Avec les témoignages des principales femmes politiques, Charlotte Rotman a enquêté dans le temple de la démocratie. 

Sébastien Denaja

Véronique Massonneau

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